12 points clés pour réussir

les projets de RER métropolitains

L’Offre ferroviaire :

1.

Couvrir au mieux le territoire à partir des pénétrantes ferroviaires

Les RER sont conçus à partir des réseaux ferroviaires souvent en étoile qui caractérisent les villes européennes depuis la révolution industrielle. Ces réseaux permettent à la fois une desserte en profondeur des territoires périurbains et un accès rapide au cœur des villes. Ils doivent être adaptés, complétés et modernisés de façon à s’adapter au tissu urbain contemporain et notamment desservir les grandes polarités urbaines.

2.

Un cadencement élevé

Le principe du cadencement consiste à reproduire d’une tranche horaire à une autre des ensembles de services programmés à des horaires identiques. Ils permettent une haute lisibilité pour l’usager qui s’adapte en conséquence et une optimisation de la production du service. Un cadencement au quart d’heure à la pointe est attendu sur les grands axes pour répondre à la fluidité de déplacement souhaitée par les voyageurs dans les bassins d’agglomérations.

3.

Une large amplitude horaire

Le service attendu doit permettre de réaliser l’ensemble des activités quotidiennes dans un bassin d’agglomération. Il doit donc revêtir une large amplitude, de la première heure de la journée à la fin de soirée, avec une plage horaire de l’ordre de 18 heures et ce, 7 jours par semaine.

4.

Diamétraliser les lignes

La diamétralisation des lignes est une double nécessité :

  • sur le plan commercial d’abord, pour offrir des offres traversantes et éviter une correspondance systématique dans les gares centrales,
  • sur le plan industriel ensuite pour éviter le stationnement prolongé des trains dans les gares centrales et ainsi, contribuer à leur désaturation.

UN Accompagnement multimodal :

5.

Un pass tarifaire multimodal incitatif

Les systèmes RER sont conçus pour permettre une mobilité fréquente et fluide sur un territoire élargi de vie quotidienne. Ils doivent donc éliminer la charge mentale liée à l’utilisation répétitive de titres de transports successifs. La mise en place d’un pass tarifaire forfaitaire multi-voyages et multimodal est une nécessité. Il incitera le voyageur à ce type de déplacement et tirera tout le parti attendu de la mise en place d’un système RER.

6.

Information multimodale en temps réel

L’usage du téléphone mobile s’est généralisé. Ainsi, calculer sur son smartphone en temps réel ses itinéraires, choisir la combinaison modale la plus pertinente, puis mettre à jour son parcours en temps réel est devenu une attente de base des utilisateurs des RER. Cette information doit être relayée dans les stations, sur les quais et dans les véhicules.

7.

Intermodalité avec les autres modes de transports

L’efficacité des RER repose aussi sur leur connexion facile et rapide avec les autres modes de transports, métros et trams dans les zones denses, autobus et autocars pour couvrir les périphéries. Elle requiert une grande accessibilité piétonne, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Elle débouche sur l’aménagement de pôles d’échanges qui sont autant de points de départ pour repenser les quartiers-gares.

8.

Intermodalité avec le vélo

Dernier venu des modes de transports urbains, le vélo démultiplie sensiblement la zone d’influence des gares et des stations. Il atténue le caractère dissuasif du dernier kilomètre, ce qui implique l’aménagement de parcs vélos suffisamment dimensionnés et sécurisés. La possibilité d’emmener son vélo à bord des trains permet d’effectuer des déplacements enchaînés combinés, notamment là où l’offre de transport est insuffisante. Les RER métropolitains permettront le développement de l’usage du vélo au-delà des zones centrales des grandes agglomérations.

Gouvernance, pilotage et financement :

9.

Une responsabilité politique claire

La définition des projets de RER en régions relève de la responsabilité politique conjointe des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) concernées. Elle implique de façon préférentielle le.soutien de l’Etat et nécessite une approche technique avec SNCF Réseau.
L’élaboration d’une vision transpartisane est souhaitable s’agissant de projets de long terme. La définition d’un cadre politique permanent de portage de l’ambition RER est une nécessité qui pourra prendre des formes juridiques variées selon les configurations géographiques et institutionnelles. Ce cadre permanent doit être le lieu de la planification pluriannuelle du projet dans ses différentes dimensions et des moyens pour le mettre en œuvre.

10.

Un pilotage de projet efficace

,La mise en œuvre d’un projet RER implique différents chantiers, infrastructure, matériel roulant, stations, tarification, information, intermodalité qui doivent obéir à une planification d’ensemble traduisant les différentes étapes de la stratégie retenue.
Deux horizons constituent des points de repères pour de nombreux projets : 2025 pour un premier choc d’offre sans travaux d’infrastructure, et 2030 qui peut constituer le point d’aboutissement pour de nombreux projets.
Dans certaines agglomérations, l’ampleur des travaux d’infrastructure à envisager repoussera à la décennie prochaine le déploiement du projet RER.
L’extension à ces projets du cadre juridique et industriel qui a permis le succès opérationnel du métro du Grand Paris est à considérer, avec des procédures juridiques allégées et des sociétés de projets ad hoc.
La mise en place d’équipes dédiées agissant sous la maitrise d’ouvrage de la gouvernance du projet est un prérequis pour l’ensemble des projets.

11.

Exploiter en qualité

L’exploitation en qualité des futurs RER est un enjeu essentiel. Elle s’effectue dans le cadre de la loi pour un nouveau pacte ferroviaire du 27 juin 2018 qui a introduit la mise en concurrence des opérateurs. L’autorité organisatrice du service pourra selon les configurations être la Région elle-même, la ou les métropoles, ou encore une structure fédérative des collectivités concernées de type syndicat mixte. Dans tous les cas, l’unicité de l’exploitation avec des équipes dédiées est un prérequis pour une exploitation efficace.

12.

Des ressources financières nouvelles

.La question du financement est essentielle pour ces projets dont l’ampleur financière dépasse les financements habituels : enveloppes des contrats de plan état-régions, contributions des collectivités concernées, ressources du versement mobilités. La valeur créée par les projets de RER en termes de développement économique et urbain constitue incontestablement une base pour asseoir des financements nouveaux pour ces projets. Les solutions retenues en Île-de-France pour financer la construction du métro du Grand Paris doivent être considérées dans les meilleurs délais tant pour l’investissement (taxe sur les bureaux…) que le fonctionnement (élargissement du versement mobilité…)

et parallèlement

A côté de ces 12 points-clés essentiels à la réussite des projets RER, deux autres questions qui sortent du champ des projets doivent être traitées parallèlement :

1.

Penser l’aménagement écologique du territoire en cohérence avec les projets RER

Les RER métropolitains constituent de véritables fils d’Ariane pour penser en cohérence la planification territoriale de la transition écologique : aménagements d’écoquartiers à proximité des gares nouvelles, transformation des quartiers desservis en ville plus compacte (ville du quart d’heure), orientation du développement économique et urbain le long des corridors ferroviaires et maîtrise de l’étalement urbain, artificialisation contenue des sols, renaturation d’une partie du territoire urbain, définition de trames vertes. Autant d’objectifs à mener conjointement et à inscrire dans les documents de planification territoriale : plans climats (PCAET), SRADDET, SCOT…

2.

Le droit à la mobilité doit être assuré sur l’ensemble du territoire national

La problématique RER concerne un peu plus d’un français sur deux, si l’on inclut l’Ile-de-France dans le périmètre. Sa spécificité est forte s’agissant d’une offre de volume pour des zones à fort potentiel démographique. Le reste du pays n’en est pas moins concerné par la nécessité de mettre en place une offre de transport public crédible pour répondre aux besoins du quotidien. Une égale détermination doit être mise en œuvre pour assurer le droit à la mobilité affirmé par la loi sur l’ensemble du territoire. Les zones blanches doivent être combattues avec la définition de normes minimales de dessertes par type de territoires sous l’autorité des autorités organisatrices de la mobilité que sont les régions et les intercommunalités.

“Un cadencement au quart d’heure à la pointe est attendu sur les grands axes pour répondre à la fluidité de déplacement souhaitée par les voyageurs dans les bassins d’agglomérations.”

"Les RER métropolitains constituent de véritables fils d’Ariane pour penser en cohérence la planification territoriale de la transition écologique"

"La valeur créée par les projets de RER en termes de développement économique et urbain constitue incontestablement une base pour asseoir des financements nouveaux pour ces projets."