Alors que le RER parisien relevait les défis des Jeux Olympiques, le S-Bahn de Berlin fêtait son centenaire ce week-end avec quatre jours de festivités continues.
S’agissant du plus ancien des quelque 70 réseaux de type RER en Europe, on en comprend toute la signification alors que la volonté de développer et de renforcer ces réseaux n’a jamais été aussi forte à travers le continent.
La création du S-Bahn de Berlin il y a un siècle a incontestablement été favorisée par le choix un demi-siècle plus tôt d’articuler le réseau ferroviaire de la région berlinoise autour de deux lignes traversantes est-ouest et nord-sud (à l’inverse de Paris qui avait opté pour des gares terminus) et de deux rocades ferroviaires (comme à Paris).
La première période d’exploitation du S-Bahn fut marquée par un développement continu jusqu’en 1943. Cet élan fut brisé avec la partition de la ville après la guerre, puis la construction du mur qui fragmenta les réseaux de transports. Si le S-Bahn a continué à développer son trafic à l’Est, sa gestion à l’Ouest par la compagnie ferroviaire est-allemande conduisit la population de Berlin-Ouest à s’en détourner au profit du métro.
Réunifié dès la chute du mur, le S-Bahn de Berlin reprit sa marche en avant : c’est aujourd’hui un réseau de 340 km, dont les 16 lignes desservent les quelque 4,3 millions d’habitants de la métropole berlinoise à cheval sur le land de Berlin et celui du Brandebourg. Il transporte 1,5 million de passagers par jour.
L’apparition de nouvelles rames, la construction de nouvelles gares comme la gare centrale de Berlin, le développement d’une politique systématique d’intermodalité ont incontestablement dès lors contribué à répondre à l’immense besoin de modernisation du système. Non sans à-coups notamment dans les années 2010 où un ambitieux plan de développement de l’infrastructure dut être adopté, alors que la croissance forte et continue de la capitale allemande depuis la réunification n’ont eu de cesse de renforcer les attentes vis-à-vis du S-Bahn.
Le plan i2030 prévoit la modernisation de l’infrastructure sur huit corridors ferroviaires à l’horizon 2030 pour un coût estimé à 10,6 milliards d’euros : Objectif : permettre une desserte aux 10 minutes vers les principales villes de l’aire métropolitaine avec des S-Bahn Express.
Une approche où la volonté de coordonner le développement urbain et le développement des transports retient toujours l’attention de l’observateur hexagonal, comme le concours international d’architecture organisé en 2020 portant sur le développement futur de la métropole.
Berlin est aussi l’une des agglomérations européennes où la complémentarité entre les transports publics et le vélo est la plus poussée.
De quoi préparer les 100 prochaines années.
Bon anniversaire.