Pour un financement européen des RER métropolitains
Les RER métropolitains sont à l’ordre du jour dans les grands bassins de mobilités du quotidien de notre pays et mobilisent ses forces vives : collectivités, associations, professionnels et experts.
De 20 à 30 projets sont en préparation pour répondre à la fois aux besoins des périphéries et aux exigences de report vers des modes décarbonés de la transition écologique.
Ailleurs en Europe, le même mouvement est engagé, souvent depuis longtemps. Près de 70 réseaux RER existent déjà, desservant 150 millions d’Européens, et de nombreux autres sont attendus.
Ces projets d’initiative régionale et locale constituent le premier champ de développement du ferroviaire et sont de nature à emmener le développement des modes de transports décarbonés dans leur ensemble, notamment le vélo ou encore les autocars express.
L’engouement que ces projets suscitent traduit souvent une attente longtemps contenue, mais leur financement pose problème.
En France, l’estimation de l’investissement nécessaire d’ici 2035 avoisine les 40 milliards, auxquels s’ajoutera progressivement le financement de l’exploitation de ces systèmes, de 1 à 1,5 milliards annuels. Ces projets constituent en quelque sorte le pendant régional du métro du Grand Paris.
Dès lors que l’on a su dégager récemment des moyens financiers importants et nouveaux pour les transports en Île-de-France, on imagine mal que ce ne soit pas le cas pour les RER en régions.
L’Europe doit prendre toute sa place dans cet effort :
- Depuis sa création, elle s’est fixée comme objectif de corriger les déséquilibres territoriaux : hier pour les régions périphériques ou les nouveaux membres d’Europe de l’Est, aujourd’hui pour nos périphéries enclavées,
- Avec son Pacte Vert, l’Europe a fait de la décarbonation des déplacements un objectif : les RER métropolitains sont le déclic territorial qui permettra à la fois le transfert modal d’ampleur attendu de la voiture vers les mobilités décarbonées, mais aussi un urbanisme plus compact réducteur des distances parcourues et des surfaces artificialisées.
- Les RER font partie de notre mode de vie européen, fruit de deux siècles d’histoire ferroviaire et d’une organisation politique souvent décentralisée, en Europe centrale, dans le bassin méditerranéen, en Scandinavie, et bien sûr en Île-de-France avec un système souvent envié par les autres capitales européennes.
- Ces RER appuient des filières économiques locales et industrielles qui doivent être confortées, en France notamment.
Les RER doivent constituer la grande ambition de l’Europe en matière de projets pour réussir la décarbonation des déplacements au quotidien.
A près de deux mois des élections européennes, la question est posée aux différentes listes en présence du soutien qu’elles accorderont à un financement substantiel par l’Union Européenne des projets de RER en régions.
Un tel soutien sera incontestablement un marqueur de volonté écologique maintenue, de proximité à l’égard du quotidien de nos concitoyens et de partage de la culture européenne. Il donnera au Pacte Vert européen une dimension particulièrement concrète et mobilisatrice.
Crédit photo : https://france.representation.ec.europa.eu/9-mai-journee-de-leurope_fr