Retour sur l’an I des SERM

03 01 2025

Alors que 2025 a débuté, il est utile de revenir sur l’an I des SERM que fut 2024.

A l’ombre de la loi SERM promulguée fin 2023, près d’une centaine de grandes collectivités, régions, métropoles et communautés d’agglomération ont commencé à définir ensemble une vision à moyen terme pour les mobilités de bassin. Au-delà des clivages partisans, et des formalismes administratifs.

Les 24 dossiers pré-labellisés à l’été ont pu surprendre par leur nombre. Ceux qui ont observé les 23 S-Bahn allemands, les 13 RER suisses, ou chez nous les territoires littoraux, les grandes vallées ou les nébuleuses urbaines n’ont pas été surpris. Dans les agglomérations de moindre taille, les investissements sont nettement moins importants et la rentabilité socio-économique des projets n’est pas in fine forcément inférieure.

Faut-il abandonner le vocable RER ? Difficile à imaginer tant il imprègne la vie quotidienne de ceux qui en bénéficient et l’imaginaire de ceux qui en sont privés, et pas seulement en France. En 2024, on doit pour une large part au RER francilien le sans faute olympique dont nous nous sommes félicités le temps d’un été.

L’autre mot-clé pour 2024, et encore pour 2025, est celui de financement. L’instabilité politique a empêché la conférence de financement prévue par la loi. Le webinaire de financement d’Objectif RER métropolitains ne pouvait bien sûr en faire office.

Pour autant, 2024 n’a pas été une année perdue : la campagne européenne a été l’occasion d’une prise de conscience des financements potentiels de l’Union Européenne pour les RER, concept éminemment européen.

De même, le projet de loi de finances censuré avait esquissé un temps 0.2 point de versement mobilité supplémentaire à la main des porteurs de projets SERM. Une idée à garder, sans céder à ceux qui cherchent à utiliser cette perspective de financement à d’autres usages.
Puissent aussi les collectivités engagées dans des projets vélo retrouver leur financement.

Quid des offres en 2024 ? Le REME de Strasbourg a été stabilisé et depuis quelques jours la Côte d’Azur bénéficie d’une desserte au ¼ heure, preuve que des chocs d’offre sont possibles sans travaux lourds. Ces premiers pas sont faisables à coût marginal partout où des offres périurbaines ferroviaires et routières existent à la pointe en gommant les creux d’offres. Un bel objectif pour 2025 et 2026.

En 2025, sonnera l’heure d’un premier bilan des visions à 10 ans demandées par la loi SERM.  Des visions complètes incluant les différents modes ferroviaires, routiers, actifs ou partagés, pensés dans une intermodalité et une multimodalité harmonieuse. Une approche s’appliquant à tous les aspects physiques, horaires, tarifaires, informationnels qui font un service porte-à-porte de qualité au 21ème siècle.

Une nécessité alors que les émissions liées aux mobilités ont continué à croître en 2024, faute d’un transfert modal suffisant.

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