Le 29 novembre à Paris, à la faveur du déploiement initié des RER en régions, urbanistes et acteurs des mobilités ont échangé sur la perspective ouverte pour les territoires périurbains avec la loi SERM à l’invitation de la DGITM – Infrastructures et mobilités, de la DGALN – Habitat, Urbanisme, Rénovation et de la Fnau.
L’occasion de partager ici quelques enseignements, issus notamment de l’Observatoire européen des RER mis en place par Objectif RER métropolitains :
✅La décision de mettre en place un RER dans une agglomération engage une dynamique urbaine de long terme, en particulier le long des axes ferrés concernés qui se traduit par un mouvement conjoint de densification et un développement régulier et continu de la fréquentation. L’ordre de grandeur de la hausse des trafics RER s’apparente à un doublement en une génération. Corrélativement apparaît un urbanisme en doigts de gants que l’on retrouve aussi bien à Copenhague, en Ile-de-France que dans de nombreuses villes allemandes. Il est donc légitime de penser que l’on dispose avec les RER d’un antidote à l’étalement urbain.
✅ Cette observation réconfortante repose à chaque fois à la fois sur des choix politiques ambitieux pour le système de mobilité et un travail continu, décennie après décennie, génération après génération, de localisation des grands pôles d’emploi et des équipements urbains, et d’adaptation des politiques d’urbanisme locales. La contribution active des niveaux communaux et intercommunaux avec leurs prérogatives en matière de planification urbaine est donc requise, pour orienter la structuration et très souvent la restructuration des territoires concomitante au déploiement des SERM
✅Au niveau local, la gare RER et son environnement deviennent un site stratégique, lieu de convergence des flux et lieux de la vie quotidienne, centre de gravité d’un espace urbain plus compact qui fasse sa place d’abord aux modes de transports les plus économes en espace. Des pôles d’échanges devenus souvent des centralités.
✅La dimension sociale du déploiement des RER est apparue fortement à travers l’exemple du Pays Basque porté par Jean-Pierre Etchegaray, Vice-Président du Syndicat des Mobilités Pays Basque-Adour : le projet de RER basco-landais répond au renchérissement du logement sur la bande littorale en élargissant le champ de l’habitat accessible tout en redistribuant du pouvoir d’achat.
✅Bien aborder la problématique urbaine des RER éclaire aussi la question toujours pendante de leur financement comme l’a rappelé Pia Imbs, Présidente de l’Eurométropole de Strasbourg forte des premiers résultats du REME strasbourgeois. Quelle part notamment demander aux entreprises qui en bénéficient? Avec quelles contreparties?
Un débat dont Objectif RER métropolitains prendra le relais à Annemasse les 6 et 7 février à la lumière de l’expérience du Léman Express à l’occasion des JMQ2025.
Retour sur l’an I des SERM
Alors que 2025 a débuté, il est utile de revenir sur l’an I des SERM que fut 2024.A l’ombre de la loi SERM promulguée fin 2023, près d’une centaine de grandes collectivités, régions, métropoles et communautés d’agglomération ont commencé à définir ensemble une vision...